Rénovation complète d’un Fauteuil Art Déco.
La suite d’une belle métamorphose
Dans un précédent article, je vous racontais les débuts de la rénovation d’Édouard, ce fauteuil Art Déco au dossier basculant pour lequel j’ai eu un véritable coup de cœur. Après avoir soigneusement dégarni, poncé, traité le bois, choisi un velours bleu-canard élégant et posé les premières bases de la rénovation des accoudoirs, il était temps de passer à la suite.
Le chantier s’est poursuivi avec des étapes plus techniques, parfois invisibles mais essentielles, jusqu’à la touche finale qui donne tout son cachet à cette pièce unique. Je vous emmène donc maintenant dans les coulisses de cette seconde phase de restauration, où chaque détail compte, chaque couture a son importance, et chaque geste vise à redonner à Édouard tout son éclat.
Le mécanisme de basculement, qui fait tout la différence d’Édouard avec un fauteuil ordinaire, devait être restauré avec précision pour retrouver son fonctionnement fluide d’origine. Chaque pièce métallique a été nettoyée, repeinte, graissée et repositionnée avec soin, afin de garantir un mouvement doux et silencieux.
La réfection du dossier a débuté par la pose du nouveau tissu à l’arrière de celui-ci. Ensuite, le travail de rénovation est identique pour l’assise et le dossier. Comme souvent sur des fauteuils anciens, les sangles étaient affaissées et les ressorts fatigués. J’ai donc procédé à un sanglage neuf, bien tendu, avant de réaliser un nouveau guindage des ressorts soigneusement cousus sur la toile de jute. Le confort d’Édouard en sera transformé.
Le garnissage en crin végétal a été repositionné, puis recouvert d’une toile blanche avant de recevoir la ouate et le tissu de couverture. Pour permettre au système de basculement de retrouver toute sa fonctionnalité sans être gêné par des surépaisseurs, des entailles précises ont été réalisées dans les tissus. Chaque passage de ferrure a été anticipé, marqué et découpé avec soin, afin de garantir une parfaite intégration du mécanisme. Ce travail minutieux permet de préserver la mobilité d’origine du fauteuil. Enfin, une toile de jaconas noire est posée sous l’assise permettant de fermer la structure proprement.
Une fois, l’intérieur des accoudoirs, l’assise et le dossier terminée, il est temps de remonter l’ensemble du fauteuil. Les ferrures sont fixées depuis l’intérieur des accoudoirs qui ne seront refermés qu’après avoir effectué les différents réglages et essais du bon manœuvrage du système de basculement.
La dernière étape avant les petites finitions est donc la fermeture des accoudoirs. Seule une toile de jute, une toile blanche et une ouate ont été tendues sous le tissu. Les clous décoratifs noirs mats viennent souligner les courbes élégantes des accoudoirs tout comme celles du dossier.
Enfin, pour parfaire l’ensemble, j’ai porté une attention toute particulière aux finitions des angles de l’assise et du dossier qui ont été soigneusement cousus à la main, avec une couture invisible. Cette étape, aussi discrète qu’essentielle, donne au fauteuil son aspect soigné digne des plus belles pièces d’époque.
Et voilà, Édouard est prêt !
Il trône désormais fièrement dans l’atelier, prêt à faire sensation lors du prochain salon du recyclage de Valorys à Cavan le 14 et 15 juin prochain. Ce fauteuil incarne à lui seul la philosophie de mon travail : sublimer l’ancien sans le dénaturer, et prouver que le beau peut renaître entre des mains passionnées.
Je vous partagerai très bientôt les photos du résultat final, ainsi que des nouvelles du salon. En attendant, n’hésitez pas à me contacter si vous avez vous aussi un meuble chargé d’histoire qui mérite une seconde vie.